vendredi 3 juin 2011

Neuf semaines et trois jours

Fifille a bien dormi - comprendre des intervalles de trois heures entre les boires et non de deux heures ou d'une heure et demie. Mais le Chat - le foutu Chat - a fait état de sa dépendance affective en essayant de me soutirer des "flaflattes" une partie de la nuit. Je jongle entre l'euthanasie, le lancer du troisième étage ou le laisser seul avec le Fils, sans intervenir, dans le corps à corps - comprendre le câlin prolongé et vigoureux - qui s'en suivra. Cette dernière option m'enlève l'odieux de la fin et la responsabilité directe, mais j'anticipe les "impacts" sur Fiston et les frais de consultation en psychologie qu'il faudra, sans doute, prévoir au budget dans quelques années.
En même temps, si je pousse la réflexion, n'est-ce pas le rôle des parents de confronter leurs enfants à des situations problématiques pour qu'ils apprennent à trouver des solutions par eux-mêmes? Certaines situations ont peut-être un plus grand potentiel traumatisant, mais quel bagage émotionnel, quelle quête à l'intérieur de soi et combien d'heures mobilisées à s'interroger... c'est à la limite un cadeau.

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Retour sur hier: je n'ai pas assuré. Du tout. Je me suis auto-sabotée. L'envie de lire n'était pas là, celle de trouver une citation inspirante - ça veut dire quoi aussi, ça? - encore moins. Je me suis dit que j'allais remettre cela en soirée, que j'aurais une plus grande disponibilité pour les choses de l'esprit, à ce moment. Pas du tout.  L'appel du Gin Tonic, de la poutine inversée et de la compagnie d'une amie l'a emporté sans que je n'aie à débattre, ne serait-ce qu'un instant, avec moi-même. Suis-je déçue? Pas tant. J'ai peut-être, ce faisant, suscité l'étonnement ("Ah ben. Elle l'a pas fait.")...

Mais j'ai fait quelque chose de grandiose avec les vêtements. Nous n'avons pas de garde-robe, dans notre chambre, alors nous suspendons pantalons, chemises et autres sur un porte-vêtements de magasin. J'ai classé tout ce qui s'y trouve par type, grandeur et couleur. J'ai fait ça, moi. Et j'en ai retiré un tel sentiment d'accomplissement et cette forte impression d'avoir fait quelque chose de réellement signifiant que j'en ai vomi dans ma bouche.
Trop de temps et l'impératif de "faire quelque chose" = un zèle malsain et une invitation ouverte à ce que Martha Stewart s'empare d'une partie de soi, la plus vulnérable et sans défense, celle sur laquelle la raison ne semble pas avoir d'effet. Ce matin, je ne la sens pas. Peut-être a-t-elle été expulsée ou s'est-elle cachée, je le saurai assez vite. 


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Projet du jour: prendre une marche, me rendre à la librairie, acheter un livre pour moi (dans lequel je trouverai une citation inspirante - il me faudra aussi définir "inspirante"), un pour Fifille et un pour le Fils. Lectures de weekend. Ça devrait être plus concluant qu'hier.

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