dimanche 12 juin 2011

Dix semaines et cinq jours

Fifille est une hurlante.
Du type qui aurait été le bienvenu avec un décodeur. J'avais ce vague souvenir qu'un bébé - petit comme ça - ben, ça avait à peu près quatre besoins et que s'ils étaient comblés, le bébé serait plein, en parfaite harmonie avec son corps, dormant et/ou souriant. Non, non. Apparemment, ça peut être plus compliqué. Mademoiselle est une championne des messages contradictoires: mon corps te montre, maman, que j'ai faim, mais je ne veux pas de lait et je hurle. Plus chaud, le lait? Changement de position? Mauvaise orientation du biberon? Le moment du boire est devenu une réelle anticipation. Je commence à développer un tic nerveux quand l'heure approche, mon oeil droit se met à cligner plus rapidement.
J'espère que ça ne sera pas un dommage collatéral permanent de la maternité.

Cette fin de semaine a été particulièrement éprouvante. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais le Mari et moi avons fini par atteindre le breaking point, le moment où tout pourrait vraiment mal se passer. Le sommet de la crise était pourtant un moment ordinaire: [le Mari est parti à un rendez-vous] Fifille pleure particulièrement fort, dans sa bassinnette [elle a bu, le rot est fait, sa couche est propre, elle a été un bon moment dans mes bras à se faire chanter des chansonnettes et à se faire bercer...], j'essaie de coucher le Fils, pour sa sieste - je le berce pendant qu'il boit un gobelet de lait et là, sans raison, il se met, lui aussi, à hurler et j'ai droit au coup de paume dans le front, un gros coup de paume dans le front.

J'ai craqué. Les larmes n'arrêtaient plus. J'ai réussi à mettre le Fils au lit sans qu'il ne se rende vraiment compte de quoi que ce soit, pour aller prendre Fifille qui, évidemment, n'avait pas cessé de pleurer. Tout ça en devenant de plus en plus limite de mon état. Fifille s'est calmée -  à force de squats qui me donnent des fesses de béton - le Mari est revenu avec - ô joie - l'un de mes trois moyens de sublimation: des McCroquettes (les deux autres moyens étant le magasinage compulsif et le Gin Tonic) et, là, pendant que nous pensions pouvoir manger (le Fils, en passant, n'avait aucune intention de faire la sieste, il réorganisait sa chambre de fond en comble, mais j'étais trop... juste trop, pour faire quoi que ce soit), j'entends une toute petite voix qui dit: "Ah! Non! Gros, gros caca. Me changer. Me changer tout seul.". Le temps que j'arrive dans sa chambre, sa couche était ouverte, il avait une main dedans, le regard vraiment pas sûr d'apprécier ce qu'il faisait et l'autre main tenait une couche propre. Il en était à figurer comment allait-il faire pour mettre la propre alors qu'il était encore assis dans la sale...

Dix minutes plus tard, ils étaient, tous les deux, chez grand-papa et grand-maman.

J'ai pu hurler tout ce que j'avais à hurler en regardant Rihanna se trémousser, au Centre Bell. Fan hystérique, non, maman désorientée avec surcharge émotive à vomir, dans le mille.

Regardez où ça mène les "giddy up"...

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