jeudi 29 septembre 2011

Vingt-sept semaines et un jour

Fifille - aka poupette - a six mois. Que je n'ai pas vu passer même si je sais que j'y étais...

Si j'ai si peu parler d'elle, dernièrement, c'est que je n'ai à dire ou plutôt à redire... elle est übergéniale. Sauf une légère régression dans la longueur de son sommeil, mais ce n'est rien. Elle rit tout le temps, sourit tout le temps, fait des bubulles de bave, joue avec ses petits jouets, papotte, adore qu'on la bécotte et qu'on lui chante des chansons... il y a des journées où elle ne pleure pas une seule fois.
C'est vraiment une Fifille super chill.

Et elle a commencé à manger, que dis-je, à s'empiffrer, la porcinette. Ça ne fait que six jours et déjà, elle prend cinq cuilllères à soupe de céréales, le matin, trois, le midi et cinq, le soir, après un gros biberon de lait... des plis dans la cuisse, il y en a... et de la cellulite sur la bedaine. Elle ouvre la bouche alors que la cuillère est encore dans le bol et crie si on ne va pas assez vite pour les enchaîner dans sa bouche à la vitesse totale rapide. Le Fils crachait tout... j'ai tellement angoissé parce qu'il ne mangeait rien... je sens qu'elle, elle va les aimer mes purées faites avec amour et que du bio. Je ne vais me sur-enthousiasmer tout de suite, je pourrais être rattrapée, encore, par la réalité... et je suis légèrement écœurée d'entretenir des fantasmes qui n'aboutissent qu'à des gifles parce que j'aspire à ce que le réel se confonde à mon vouloir... alors, je vais attendre et voir. Le pont avant la rivière, y paraît.

dimanche 25 septembre 2011

Vingt-six semaines et cinq jours

Tournée des Cantons-de-l'Est numéro 122 - le nécessaire tour d'auto du mois:

Ce que mon Fils a appris ou mes dérives parentalo-pédagogiques:

- Les vaches brunes font du lait au chocolat... je sais, c'est d'un déjà vu, mais je n'ai pas pu m'en empêcher...
- Il y a un éléphant qui se cache dans les fossés estriens et il faut le trouver [on jouait à "trouve des animaux" et les vaches, chevaux, chiens et oiseaux des prés l'ont lassé assez rapidement... chercher l'éléphant l'a tenu une bonne demi-heure... ceux et celles qui le connaissent, s'il vous en parle, je vous en prie, dites-lui qu'il l'a raté d'une minute ou deux... je sens qu'on a un bon filon et je vais attendre un an ou deux avant de lui dire qu'il a été capturé...]

Joies du Fils:

Pendant le pique-nique: faire un tas de branches, voir plein de fourmis, trouver deux gigantesques champignons et faire un tour de balançoire communautaire.

Peines du Fils:

Pendant le pique-nique: avoir - lui-même - défait son tas de branches, avoir tué plein de fourmis, avoir déraciné et écrabouillé les deux gigantesques champignons et s'être fait volé notre place dans la balançoire communautaire par une escouade du troisième âge qui nous surveillait depuis un moment...

Fait [très] divers et sans intérêt:

- L'asphalte entre Lawrenceville et Warden est vraiment très "douce", l'auto glisse plus qu'elle ne roule;
- La messe est célébrée à 9h30, le dimanche, à Ste-Anne-de-la-Rochelle - c'est annoncé en grosses lettres, à l'entrée du village - et il y a foule - très chic, la foule, en passant - sur le parvis, à 10h45. 

Je sens que je vais me souvenir de cette journée marquante, toute ma vie. Vraiment.

dimanche 18 septembre 2011

Vingt-cinq semaines et cinq jours

Aujourd'hui, anecdotes... auxquelles le qualificatif "Epic Fail" pourrait s'appliquer...

1. Dans un magasin où l'on trouve la panoplie pour tous les aspects de la vie, je m'interrogeais à savoir si le Fils préférerait des draps "camions de pompiers" ou "requins", quand le Mari est arrivé, tout de joie, à côté de moi...

Le Mari: "Oula, chérie, viens voir. J'ai vu un beau petit costume d'Halloween, pour Fifille. Il y a des gens qui le regardent, mais on va leur piquer..."

Ayant, finalement, choisi les draps de pompiers, je l'ai suivi, plutôt heureuse de son initiative - c'est habituellement à moi que revient la tâche du choix du costume et j'aime bien être délestée, parfois, de ce genre de décisions. Bref, nous ne sommes pas du tout allés vers la section "enfants" et encore moins dans celle où se trouvent les costumes d'Halloween. Non, nous avons fait quelques pas dans une rangée, puis l'air légèrement moins confiant, il me dit: "Ouin. Laisse faire."

Moi: "Ben, là. Il est où ton super costume?"
Le Mari: "... J'avais pas vu que c'était la rangée pour les chiens..."

2. Au souper...

Le Fils ne voulait pas manger ses raviolis - trois couleurs, je dois le préciser. La fatigue aidant, j'ai vraiment fait preuves de fine psychologie... je n'en reviens pas vraiment encore, mais je sais comment on peut créer une aversion alimentaire...

Moi: "Allez, Fils. Mange tes raviolis."
Le Fils: "Non, Maman."
Moi: "Regarde, le vert, il est à la crotte de nez." [Ouais, j'ai dit ça... moi, professeure de philosophie... mais l'implicite qui soutenait cet énoncé est qu'il les mange, ses crottes de nez... alors je me suis dit, il mange ses crottes de nez, il aime ça les crottes de nez, alors... ce sera réconfortant de savoir que le ravioli qui a la même couleur goûte peut-être la même chose... ce sera un incitatif pour le mettre dans sa bouche... je sais, c'est vraiment le raisonnement le plus réussi de l'histoire]
Le Fils: "AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRRRRRKKKKKKKKKKK. Dégueu! Non."
Le Fils: [De me voir manger mes raviolis verts]"AAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRKKKKKK, Maman. Dégueu, maman."

Hmmm.
Il a fini par manger les blancs et les orangers. Mais les verts, pas question. Et il me regarde avec beaucoup moins d'admiration et de pétillant dans les yeux. Ça ne m'aura pris que deux ans, cinq mois et deux semaines pour perdre de la crédibilité aux yeux du Fils.
Et c'en est fini des pâtes aux épinards pour lui.

Clap, clap. Vraiment. Bravo à moi.

lundi 5 septembre 2011

Vingt-trois semaines et six jours

J'ai déjà compulsivement regardé toutes les émissions du type Nanny 911. 
 Et je me souviens du plaisir éprouvé à juger tous ces parents qui laissaient leurs enfants crier, ne pas dormir, ne pas manger, regarder la télé et autres.                         

Moi, je ne ferais pas ça.
Ne-non. Voyons. Quand même. Franchement.

Bande de mous qui font des enfants rois, sans tonus, nonchalants et égocentriques. Bande d'unicellulaires qui ne sont pas capables de figurer l'évident problème qui fait que leurs enfants sont des tyrans, qu'ils ne baisent plus et que leur vie de couple est un enfer. Un enfant, tu lui dis "non". C'est pas plus compliqué que cela.
NON.
C'est toi, le parent. You got the Power. Mets tes culottes, adulte. Laisse-toi pas mener par le bout du nez. Ce n'est tout de même pas à ta progéniture de décider de quoi que ce soit. Surtout pas à deux ans. Il va crier, le bambin? So what, il va crier. Bouche-toi les oreilles, parent. C'est pas grave. Un petit cri.Voyons que tu as peur d'un cri de rien du tout?

Et puis... le Fils a eu deux ans. A maintenant deux ans et demi. Et aie-je peur d'un -pas si petit - cri?

Un, non. Même que, au premier du jour, souvent, je réponds: "Bravo. Tu t'affirmes. C'est beau." C'est plus à partir du quinzième qu'un certain nombre de tics nerveux s'installent. Après le vingtième, il m'arrive d'avoir les larmes aux yeux et oui, chaque possible son aigu qui pourrait suivre m'effraie. Une véritable peur, qui me prend aux tripes.
Pour une crise de deux à cinq minutes.
C'est la répétition, je crois, qui use. Et le fait que les causes de ces crises me semblent tout à fait... je vais oser le dire... stupides, sans importance, insignifiantes, dérisoires.
Il y a la Somalie. Bordel.
Et mon Fils hurle parce que je ne veux pas lui donner un biscuit, un de plus que les cinq autres qu'il a eu parce que j'ai voulu acheter la paix et le calme, dix minutes. Je sais, son petit monde est justement tout petit et l'homéostasie de ce petit monde, très fragile. Mais... aaaaaaaaaaaaaaaaaarrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrggggggggggggg. Ça fait un tel bien de pouvoir hurler, par écrit.

Alors à la moi d'il y a quelques années, je dis "Ferme-la". Tu savais pas de quoi tu parlais. Pardonnez-moi, pauvres parents clueless que j'ai jugés de mon impitoyable regard extérieur. Je n'avais aucune idée de la tâche colossale qui est celle d'amener une larve à être quelqu'un, de produire un quelqu'un, du quelqu'un. En ce moment, par exemple, je travaille le "Ne mets pas ton doigt dans tes fesses [et si tu le fais, ne le fais pas sentir à tout le monde et ne le mets pas dans la bouche de quelqu'un d'autre ni dans la tienne]".
C'est l'une de ces petites choses pour lesquelles il faut penser dire merci aux parents de ce monde. 

Pendant les vacances, quelqu'un nous a - très utilement - dit: "Vous devriez lui dire davantage "non", parce que sinon il va être impossible." J'ai fait un petit sourire, en guises de réponse. Un tout petit sourire, avec les dents bien serrées. J'ai lu tous les livres - ou presque - sur l'éducation, l'alimentation, etc. Je sais ce que je devrais faire. Le problème, c'est que, parfois, j'ai l'impression que le parent auquel s'adresse ces livres est un cyborg, un super robot, une méga-machine. Une chose qui n'est jamais fatiguée, toujours blindée de patience et qui n'a pas de vie propre.
J'ai mis les livres dans le fond d'un placard. Et j'ai décidé de choisir mes combats... alors, je ne suis pas toujours hyper-constante (presque toujours, mais, il m'arrive de faillir), je lui donne parfois ce qu'il veut juste pour avoir un moment de calme, il mange dans le salon en regardant la télé quand la journée a été trop longue et désagréable et s'il veut garder le haut de son pyjama au lieu de mettre un chandail, so be it.

J'ai toujours aimé avoir le dernier mot... avec le Fils, m'en fiche. Ça me fait souvent plaisir de lui offrir. C'est à moi que je fais un cadeau - d'un instant -, cadeau que je payerai, peut-être, plus tard, mais on peut toujours se reprendre... non?