mercredi 31 août 2011

Vingt-trois semaines et un jour

Hum.
Je n'ai pas vu le temps passer.
C'est sans doute parce que je n'en ai pas vraiment eu. On pourrait croire que des vacances - je parle de celles du début du mois d'août...-, c'est fait pour prendre le temps, en perdre un peu, mais non.

T-e-l-l-e-m-e-n-t pas.

J'ai de la difficulté à me gérer l'esprit quand la fin de semaine arrive, alors 14 jours... 14 jours à s'occuper continuellement, à faire, à bouger, à être la chose du Fils. Parce que le Fils, sa maman, il la possesso-contrôlo-monopolise. Maman, c'est le best buddy, le jouet par excellence, l'alliée dans la chasse aux monstres au chocolat et la conquête des montagnes de couvertures.

Maman, c'est tout.

Je sais, je ne devrais pas m'en plaindre. Un jour viendra où je penserai à ces moments trop pleins avec la larme à l'oeil parce qu'il ne voudra même plus marcher sur le trottoir à côté de moi ou se cachera quand je crierai son nom dans les couloirs de son école secondaire, à sa recherche, sa peluche à la main et sa boîte à lunch "Thomas le petit train" de l'autre... parce qu'il aura mis de l'eau dans les bouteilles d'alcool ou autre subtilité que l'on croit subtile quand on a quinze ans et qu'on est limite attardé parce qu'on a quinze ans... ("Adolescent, tes yeux sont rouges." - "C'est parce que je marchais avec le vent dans les yeux, maman..." Yeah. Right.) 

Nah. Je. Me. Plains.

J'ai l'impression qu'à chaque matin, il plante une paille dans mon centre d'énergie - mettons que ça existe, mettons que physiologiquement, nous disposons tous d'un réservoir d'énergie quelque part dans le cerveau, une sorte de batterie, mettons. Simple hypothèse de travail. C'est pas pour rien qu'il en a autant de l'énergie... il me la siphonne, la mélange à la sienne et voilà. Du carburant super plus.

Mais il est chou. C'est une adorable petite chose hurlante et pleine d'imagination et de frustrations et de frustrations de ses frustrations. Je trouve que "terrible two", c'est inadéquat, un euphémisme de mauvais goût. L'expression ne prépare personne à ce que sera la réalité. Chaque jour, le Mari et moi on se dit qu'on a atteint le haut de la colline, que ça ne peut être pire. Mais on a affaires à l'Everest, pas de lama, pas de sherpa, pas de chemin et une tempête - et on est en gougounes et en maillots de bain de fantaisie. À chaque jour, nous sommes surpris de constater que non, le pire était à venir et qu'il est tellement variable et polymorphe, le pire. C'est très créatif, le pire. Bravo à lui.
Confettis. Ballons.
Une poignée d'anxiolytiques. 


Il paraît qu'on oublie. On en fait d'autres, enfants... faut croire que l'amnésie sélective fait un bon travail.