lundi 11 mars 2013

18 jours avant le deux ans

Nouveau travail, aujourd'hui.

Je trépigne ma vie, suis debout, depuis 5h. Mes vêtements étaient prêts et mon sac itout, depuis hier midi. Un genre d'enthousiasme de rentrée des classes. Je n'ai pas eu de tâche de l'année, n'ai donc pas enseigné de l'année. Je respire moins bien, depuis l'automne, tellement ça me manque. Déjà que l'air avait pris l'habitude de faire son entrée et sa sortie par saccades, dans mes poumons. Mais voilà, je déclare le cycle du ark officiellement feni.

Faque les vacances, elles ont commencé de même [c'tait la fin du mois de juillet, je rappelle]:


Un an et encore plus presque quatre mois

Vacances: jour un.

Je me suis levée avec plein de volonté et un gros sourire, étiré d’une oreille à l’autre, le sourire, dès que j’ai ouvert les yeux. Ça allait être « ze » journée mère-enfants. J’y pensais sans arrêt, depuis que je savais qu’elle s’en venait, notamment parce que je ne parvenais pas à concevoir comment j’allais passer au travers. 
Détail.
  
Je me suis dit que j’y arriverais avec un horaire. Des choses à faire, des choses mises dans des cases. Mais, finalement, cela a plutôt été un nécessaire  free style. Jeux libres pendant que maman ne cesse de répondre à tous vos besoins, vos incessants et nombreux besoins. J’avais oublié que pouvoir aller à la salle de bain est de l’ordre de l’exploit, avec deux petits machins. J’avais oublié à quel point la sollicitation est « sollicitante » avec deux petits machins. J’avais oublié à quel point deux petits machins, ça me donne le vertige.

Je dois être une petite constitution, une nature faible. Ce n’est pas si difficile, si intense, pour toutes les mamans, me semble. Il y en a qui sont manifestement épanouies dans toute cette chose. Et je les envie. Tellement. Le dynamisme, « le yeux » qui pétille, les projets dans tous les sens. Être portée par sa maternité, ça existe. L’être constamment, je précise. Parce que j’ai mes moments. Quand même. Ce n’est pas qu’une condition subie dans laquelle je patauge au mieux de ma [où es-tu?] liberté. Peut-être qu’il me manque un morceau ou deux.

Ils ont dû foutre le camp avec mon sommeil.

 *

Vacances: jour deux


Identique à jour un. Juste un peu pire parce que répétition du désagréable.

*

 Vacances: jour trois

Moment épique dans toute sa splendeur:

Le ventilateur tourne.
Couchée sur le carrelage, je fixe une pale.
Les feuilles barbouillées, sur le devant du frigo, menacent de s’envoler. Il y a le chat qui miaule sa vie, dans un coin du salon, Fifille qui sanglote dans sa couchette, depuis quelques minutes, le Fils qui joue du tambour. Partout, le son. Je ne sais plus pourquoi je me suis affaissée sur le plancher. Une lente descente du corps qui cherchait à se replier sur lui-même, à amasser, entre les cuisses et le ventre, un petit peu d’air juste pour lui. Même en petite boule, presque sous la table de la cuisine, c’était de trop. Le poids. Celui de l’invisible, surtout. Il a fallu que je me laisse tomber. Avec un semblant de grâce, j’ai retenu la tête comme je le pouvais. C’aurait fait un bruit de plus et j’aurais très facilement pu ne pas me lasser de l’entendre.

À ma gauche, des blocs de toutes les couleurs, des graines et des bouts de toasts, des objets non identifiés. À ma droite, un soulier, un tas de linges à vaisselle souillés, des figurines.

Dans l’appartement, des choses, partout. Ça refoule. Un sentiment de « je-ne-suis-plus-capable-de-Tout » m’occupe dans le sens très envahissant de « occuper ». Wall Street, l’occupation. Ou militaire, c’est selon.

Le Fils promène ses petites autos sur mes jambes. Je me sens utile et ludique. C’est déjà cela.

2 commentaires:

  1. "Je dois être une petite constitution, une nature faible. Ce n’est pas si difficile, si intense, pour toutes les mamans, me semble. Il y en a qui sont manifestement épanouies dans toute cette chose. Et je les envie. Tellement. Le dynamisme, « le yeux » qui pétille, les projets dans tous les sens. Être portée par sa maternité, ça existe."

    Je me dis encore ça, des fois. D'autres fois, je m'imagine qu'il y a une conspiration pour faire croire que la maternité n'est que bonheur et félicité. La réalité est probablement entre les deux, je suppose...

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  2. "Je dois être une petite constitution, une nature faible. Ce n’est pas si difficile, si intense, pour toutes les mamans, me semble. Il y en a qui sont manifestement épanouies dans toute cette chose. Et je les envie. Tellement. Le dynamisme, « le yeux » qui pétille, les projets dans tous les sens. Être portée par sa maternité, ça existe."

    Je me dis encore ça, des fois. D'autres fois, je m'imagine qu'il y a une conspiration pour faire croire que la maternité n'est que bonheur et félicité. La réalité est probablement entre les deux, je suppose...

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