vendredi 8 juillet 2011

Quatorze semaines et trois jours

J'ai un problème.

D'achats compulsifs de certains items. Le Fils a, au moins, sept manteaux, pour l'été. Un approprié à chaque possibilité météorologique et en version "vas-y, salis-le" et "Potiche. Bouge pas. Ne le cochonne pas". Il possède de nombreux chapeaux et a aussi une vingtaine de paires de bas. Parce que, cliché - mais vrai - ma sécheuse en bouffe, mais surtout parce que je retire une satisfaction profonde à ce que ses bas soient coordonnés à son chandail...

Vrai de vrai. Je fais ça.

Et quand le Mari, qui n'a pas ce souci, se fout que ça soit équilibré visuellement [parce que ce n'est qu'une question d'équilibre pour le regard, mon travers], je tique tellement. Et je continue d'en acheter, de me réjouir quand je trouve ce qui manquait ("Chéri, il n'en avait pas de rouge, tu sais, pour aller avec ses souliers X"). J'ai beaucoup d'arguments pour justifier chaque nouveau manteau, chaque chapeau et chaque paire de bas supplémentaire. Le meilleur étant: "Chut. C'est moi qui l'achète." - version polie de "[gros yeux] Casse pas mon fun. C'est moi qui le paye.".

Je ne sais pas encore ce que ça sera, pour Fifille. Pour l'instant, elle ne porte que des pyjamas. Je l'ai habillée, quoi, trois fois, depuis sa naissance... elle a déjà trois manteaux, ça se pourrait que je poursuive dans cette voie... deux paires de Converse (qui lui feront dans un an, mais qui étaient juste trop... pour que je ne les achète pas), donc peut-être les souliers. Il y a un flou.

Moi, ce sont les sacoches et les souliers. Tellement pas originale. Les boucles d'oreilles, aussi. Et les gilets de grand-mère - ceux qui ferment avec de jolis petits boutons - et ceux de grand-père.
 
J'éprouve un - léger - malaise quand je parle de surconsommation à mes étudiants. Ce n'est pas comme si ça ne paraissait pas que j'aime porter mes vêtements... mais bon, je joue la franchise. J'ai du travail à faire, je fais partie du problème, mais le sais, alors la solution est à portée de mains... Je pousse sauvagement mes enfants dans la même voie, mais ça, c'est de la contradiction et j'en suis farcie. Et ça ne vaut rien que je dise ça, d'un strict point de vue argumentatif.

Mais... j'ai la volonté faible, parfois, et, dans ces moments, je n'ai même pas besoin de raisons autre que: c'est beau.

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