jeudi 23 juin 2011

Douze semaines et deux jours

Voilà deux nuits consécutives que Fifille espace ses boires de 5 à 6h30. Ça s'en vient. Wouhou.

Bien que, médicalement parlant, elle fasse ses nuits, de mon point de vue, il y a encore place à l'amélioration.  À tous les soirs, je lui fais un pep talk sur les vertus du sommeil et les bienfaits communs que nous pourrons retirer si, toutes les deux, nous dormons suffisamment longtemps. Je sens que je poke quelque chose, quelque part, ce faisant. Ça se sent, dans ses yeux, qu'elle saisit l'importance du propos. Pour son bien-être.
Je crois que, quand il est question de survie, le cerveau met en branle des ressources incroyables et insoupçonnées.

Je sais, c'est terrible d'oser demander quelque chose à un poupon de cet âge. Surtout de s'améliorer dans quelque chose alors que la pauvre petite peine à gérer au minimum son corps.
Mais, je suis terrible.
Et je l'assume quand même bien. Et c'est mon seul argument.

Hier matin, bonheur: brunch avec des collègues chez un collègue qui habite creux, très creux. Là où les oiseaux chantent en permanence, où les mouches virevoltent, où le vert domine. En temps normal, j'apprécie peu ce genre d'environnement qui m'est tout à fait hostile.
Le bois et moi, non.
Les insectes me bouffent, l'odeur des fleu-fleurs finit par m'écœurer et je ne communique pas très bien avec les arbres. Je suis plus du type béton.
C'est prévisible, le béton.
Mais hier, ô surprise de moi à moi, j'étais bien. Au point de commencer à trouver ça louche et à suspecter l'approche d'un délire psychotique. J'ai même marché pieds nus, dans la boue et autres substances que l'on trouve dans un bois. Au départ, c'était parce que je ne voulais pas cochonner mes adorables espadrilles de coton, mais finalement, je n'avais plus du tout envie de les remettre. Être dans le sol, c'est bon pour la tête.

Être loin de la maison, sans personne qui a un besoin quelconque auquel je pourrais et qu'il me faudrait répondre dans les plus brefs délais (voire auquel il aurait fallu que je réponde avant même que je sache qu'il existe), dans un certain silence, un calme certain et avec les deux pieds dans la boue et les branches, ben, ça te ravigote une madame. À essayer.
Et un brunch, en soi, c'est thérapeutique.

Retour sur je-ne-sais-plus-quand: j'ai fini par vider ma boîte vocale et j'ai ouvert une partie du courrier. Je n'ai pas éprouvé la satisfaction attendue. Je me trouvais juste trop poche d'avoir laissé une telle situation se produire pour retirer du plaisir d'avoir accompli la tâche. Vraiment poche.

J'ai perdu de précieuses minutes de ma vie. Qui auraient pu être employées à regarder MTV avec attention plutôt qu'avec une demi-concentration. J'ai tout de même réussi à comprendre que Heidi, The Hills, souhaitait un bonnet H pour ses seins refaits parce que H, c'est la première lettre de Heidi, you know.
Misère. Désespoir. [soupir et serrements de dents]
Ma foi dans le genre humain a tendance à vaciller dans ces moments-là.
Et mes étudiants qui se demandent pourquoi je suis sarcasmo-cynique, parfois... ben , pour ça.

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